10 mai : journée nationale des mémoires de l'esclavage

Mis à jour le 10/05/2022
Abolition de l'esclavage dans les colonies françaises

Sous Louis Philippe, les anti-esclavagistes avaient gagné en puissance sous l'impulsion de Victor Schoelcher, dont l'action contre l'esclavage aura duré presque 20 ans.

À la chute du roi, le gouvernement provisoire de la IIe République engage les procédures officielles pour abolir l'esclavage et une commission est créée le 4 mars 1848.

Le 27 avril, le gouvernement de la République française publie un décret d'application abolissant l'esclavage dans les colonies françaises dans le bureau du ministre de la Marine et des Colonies, Louis Arago, à l'Hôtel de la Marine.

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Décret d'abolition de l'esclavage : www.archivesnationales.culture.gouv.fr/anom/fr/Infos/Decret-abolition-esclavage.html

Fondation pour la mémoire de l'esclavage (FME)

La fondation pour la mémoire de l’esclavage (FME) est une institution pour la France d’aujourd’hui. Parce que la connaissance du passé nous aide à comprendre le présent. Parce que les cultures issues de cette histoire sont des richesses. Parce que, pour lutter contre les discriminations, le racisme et toutes les formes d’atteintes à la dignité humaine, il faut savoir d’où elles viennent.

En s’appuyant sur la loi Taubira du 21 mai 2001 , qui a fait de la France le premier pays à reconnaître l’esclavage et la traite coloniale comme des crimes contre l’humanité, et avec le soutien de l’État et de ses partenaires publics et privés, la FME travaille à construire un récit national plus juste et plus ouvert, elle valorise l’apport des outre-mer et des populations qui en sont issues, elle rappelle comment les exemples tirés de cette histoire continuent d’inspirer aujourd’hui le combat pour la liberté, l’égalité et la fraternité, en France et dans le monde.

Loi Taubira : la traite et l’esclavage déclarés "crime contre l’humanité"

Le 22 décembre 1998, Christiane Taubira, députée de la Guyane, dépose à la présidence de l’Assemblée nationale une proposition de loi tendant à la reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité. L’exposé des motifs de la loi est percutant :

"Il n'existe pas de comptabilité qui mesure l'horreur de la traite négrière et l'abomination de l'esclavage. […] Pas de statistiques, pas de preuves, pas de préjudice, pas de réparations. Les non-dits de l’épouvante qui accompagna la déportation la plus massive de l’histoire des hommes sommeillèrent, un siècle et demi durant, sous la plus pesante chape de silence. […] La France […]  redonnera éclat et grandeur à son prestige aux yeux du monde en s’inclinant la première devant la mémoire des victimes de ce crime orphelin." 

Le 10 mai 2001, le sénat adopte en deuxième lecture, et à l’unanimité, la loi Taubira, promulguée le 21 mai suivant. La France est le premier État à déclarer la traite et l’esclavage "crime contre l’humanité".

Consulter la loi tendant à la reconnaissance de la traite et de l'esclavage en tant que crime contre l'humanité du 21 mai 2001

10 mai, journée nationale des mémoires de la traite, de l'esclavage et de leurs abolitions

Le président de la République française, Jacques Chirac, avait décidé de faire du 10 mai la journée commémorative de l'abolition de l'esclavage en métropole. C'est l'occasion pour la France métropolitaine d'honorer le souvenir des esclaves et de commémorer l'abolition de l'esclavage.

Au-delà de l'abolition, la journée devrait engager une réflexion générale sur l'ensemble de la mémoire de l'esclavage, longtemps refoulée, pour la faire entrer dans notre histoire. L'occasion aussi de s'interroger sur la façon dont la mémoire de l'esclavage peut trouver sa juste place dans les programmes de l'école primaire, du collège et du lycée. La volonté également de développer la connaissance scientifique de cette tragédie. Enrichir notre savoir, c'est le moyen d'établir la vérité et de sortir de polémiques inutiles.

La date du 10 mai commémore l’adoption de la loi Taubira .

23 mai, journée nationale en hommage aux victimes de l'esclavage colonial

La loi n°017-256 du 28 février 2017 de programmation relative à l'égalité réelle outre-mer a instauré la date commémorative du 23 mai, "journée nationale en hommage aux victimes de l'esclavage colonial". Cette date rappelle le 23 mai 1848, où le décret Schoelcher du 27 avril 1848 abolissant l'esclavage entre en application sur le 1er territoire d'Outre-mer à recevoir l'information (la Martinique), ce qui entraine les premières libérations officielles d'esclaves.

Elle fait également écho à la la marche silencieuse du 23 mai 1998 qui a contribué au débat national aboutissant au vote de la  loi tendant à la reconnaissance de la traite et de l'esclavage en tant que crime contre l'humanité du 21 mai 2001 , aussi appelée "loi Taubira" du nom de l’ancienne ministre de la justice.